Le dōjō

« Le lieu où se pratique la voie (Dō): celle de l’éveil »
(Taisen Deshimaru)

« Dō »
Le dōjō est le lieu consacré à la pratique des budo ou à la méditation bouddhiste zen, un lieu de recherche et d’évolution personnelle.
En entrant dans le dōjō, on abandonne naturellement toute préoccupation personnelle.
L’esprit est ouvert, concentré sur la réalité de l’instant et sur notre relation au monde qui nous entoure.

« Enso »
par Pascal Krieger

Enso est le symbole de la vacuité et de l’éveil, de l’univers et de l’énergie.
Dans le bouddhisme Zen, lorsque l’on trace l’Enso, le geste se doit d’être libéré de toute inhibition que crée l’égo.
Il exprime ainsi un moment où l’esprit juste permet au corps de créer.

« Enso »
(Pascal Krieger pour Joshin)


Tout dans le dōjō est régi par Reishiki (le respect de l`étiquette), à commencer par la disposition et les orientations.

Les murs du dōjō:


« Kamiza »
Sur le mur d’honneur on y expose habituellement une photo du fondateur de l’école, les armes du professeur, une calligraphie…en fait, uniquement ce qui permet de signifier ce que l’école doit à ses fondateurs.
Au japon on y trouve aussi un petit temple dédié aux divinités shintô, kami. (Ka : caché, Mi : le corps, Za : siège, position)

« Shimoza »

Le mur inférieur fait face au Kamiza. La porte d’entrée principale s’y trouve. Ainsi est symbolisé la passage de l’inférieur (Shimoza) vers le supérieur (Kamiza). En effet, les élèves se placent du côté du Shimoza pour le salut ou lorsque le professeur donne des explications, tandis que le professeur lui se tient du côté du Kamiza.

« Joseki »
A droite lorsque l’on se place face au Kamiza. C’est le côté supérieur. Les élèves les plus anciens (Sempaï) se placent près de ce mur.

« Shimoseiki »

A gauche lorsque l’on se place face au Kamiza. C’est le côté inférieur, c’est le côté où se tiennent les débutants (Kohaï).

Quelques règles pour la pratique
L’entrée et la sortie du dōjō sont toujours accompagnées d’un salut vers le Kamiza.
Une marque de respect envers le lieu et les enseignants qui ont transmis leurs connaissances.
Une des premières règles à observer est la ponctualité, arriver en avance permet aussi de s’échauffer.
En cas de retard, si cela était prévisible, le professeur est averti à la séance précédente.
Dans le cas inverse, on se positionne au bord du dōjō, et il faut faire les différents saluts du début du cours (salut vers le Kamiza, salut vers le professeur), puis attendre que le professeur vous invite à d’intégrer le cours.
Toujours se vêtir d’une tenue propre et bien mise (dignité).
Les hommes ne portent pas de t-shirt sous le gi et les femmes nouent leurs cheveux de manière pratique.
Ne pas porter de bijoux pendant la pratique afin d’éviter tout risque de blessures.

Utiliser des armes en bon état pour la sécurité.
Déposer ses armes du côté du Shimoseki de manière à ce que leur pointe ne soit pas en direction du Shomen.
Toujours savoir précisément où sont ses armes.
Ne jamais emprunter les armes d’un autre pratiquant sans lui demander la permission.
Après une correction individuelle donnée par le professeur, le remercier en le saluant.
Pour inviter un partenaire à travailler, le regarder dans les yeux, le convier d’un geste et le saluer (armes basses) avant toute action.
Pour poser une question au professeur, ne pas le héler, mais s’approcher de lui, ou attendre qu’il s’approche, chercher son regard et le saluer debout, puis attendre sa disponibilité.
Eviter de corriger un débutant, à moins d’être instructeur, ou au moins Yudansha.


A noter: l’importance de la relation Sempaï/ Kohaï.
Le Sempaï a une responsabilité bienveillante à l’égard du Kohaï. Il l’accueille et le met au courant des usages et pratiques du dōjō.
Le Kohaï, quant à lui, respecte le Sempaï en reconnaissant son ancienneté, sa place et son rôle.

Le début du cours
« Seiretsu »: Les pratiquants se placent par ordre d’ancienneté dans le dōjō.
Le professeur se met en position assise. Puis sur l’instruction « Seiza » de l’élève le plus ancien (Sempaï), les élèves s’assoient en « Seiza » face au professeur, face au kamiza.
Une fois assis, le professeur peut prendre la parole pour annoncer le thème du cours ou transmettre des informations.

Puis vient le « Mokuso », un moment de méditation active, le corps est immobile et détendu, l’esprit tait ses pensées et demeure conscient de ce qui l’environne.
Un état de réceptivité et de vigilance.

« Shomen ni Reï »: Salut vers le Kamiza en hommage aux fondateurs et en général à ceux qui nous ont apporté cet héritage, qui ont marché sur la Voie devant nous et nous permettent de mieux la découvrir.
« Senseï ni Reï »: Salut au professeur.

« Kiritsu »: Le professeur se lève, suivi par le plus ancien et les élèves se lèvent en progression.

« Onegaishimasu »: une invitation à commencer l’entrainement!

Un rappel pour commencer chaque entrainement:

« Shôgyô-Mujô »
« Rien n’est permanent »


Calligraphie Pascal Krieger